15.8.06

chapître 7 Alors...






Photo D.M.



A
lors, le découragement l’emporta, il détourna son regard de pierre du côté du désert. Une énorme dune s’était élevée devant lui, frémissante d’un bouillonnement de fournaise. Il comprit que le temps était venu, qu’il n’y aurait plus jamais d’oasis. Il ferma ses yeux d’agate, brûlés des rayonnements de la lave poudreuse, une espèce de goutte de saumure s’échappa du coin aride de son œil, creusa un sillon d’acide sur sa face craquelée. Personne n’aurait pu dire où, en lui, la fatigue de vivre « ça » avait su trouver une molécule d’humidité. Depuis le temps qu’il séchait !

De la même rage qu’il avait mise à surnager, il ouvrit la bouche, le plus grand qu’il put, malgré la douleur des gerçures qui se déchiraient, s’enfonça la face dans le sable incandescent et aspira la mort à grandes gorgées. La montagne de feu en poudre se déversa sur lui, en lui.
 
Il ne reste rien de l’homme silicium. Il n’est plus que sable au sable du désert. Apaisé enfin.
 
D’ailleurs, a t-il jamais existé ?



FIN





Photo D.M.










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